La 25ème Conférence sur le climat des Nations unies (COP 25) vient de se clôturer à Madrid sans aucune avancée significative sur le plan de la coordination internationale visant à lutter contre le réchauffement climatique. Pourtant, ce dernier est de plus en plus marqué, comme l’a montré la multiplication des catastrophes naturelles en 2019 dans le sillage des années précédentes. Résultat : la décennie 2010-2019 est la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés météorologiques en 1850.
Malgré ces preuves scientifiques irréfutables, au grand dam des climato sceptiques, la mobilisation grandissante de la société civile, notamment des jeunes, et les déclarations d’intention de grandes entreprises, le business as usual se poursuit et l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés d’ici à la fin du siècle est compromis. Pour inverser cette mauvaise trajectoire, l’apport de la recherche scientifique d’excellence est indispensable et doit être davantage promu.
Justement, à l’institut Louis Bachelier (ILB), notre ambition est de contribuer à une croissance et à une finance durable avec l’apport de la recherche scientifique française d’excellence, avec la devise suivante : « Ensemble, trouvons des solutions pour un monde en transition ». De fait, il ne fait aucun doute que le défi majeur du XXIe siècle que représente le réchauffement climatique ne pourra être contenu sans de fortes synergies. C’est dans cette optique que le programme interdisciplinaire Green and Sustainable Finance a été lancé en 2018. Son objectif consiste à rassembler la communauté académique française et étrangère sur les problématiques liées aux financements de la transition environnementale. Il peut également s’appuyer sur les nombreux travaux de recherche émanant de chaires hébergées à l’ILB, comme la Chaire Économie du Climat, la Chaire Finance Durable et Investissement Responsable, la Chaire Finance et Développement Durable ou encore la Chaire Énergie & Prospérité.
Ce nouveau numéro des Cahiers Louis Bachelier donne un aperçu non exhaustif de recommandations de la recherche scientifique permettant de parvenir à une transition bas-carbone et à une finance durable. Il commence par une grande interview de Christian de Perthuis qui revient sur son ouvrage récemment publié Le tic-tac de l’horloge climatique. Le deuxième article est consacré aux travaux sur la tarification du carbone de Christian Gollier qui a également publié un livre détonnant cette année : Le climat après la fin du mois. Le troisième article synthétise l’ouvrage Detox Finance, écrit par Stéphane Voisin et Jean-Baptiste Bellon, qui propose plusieurs solutions remarquables pour que la finance devienne plus verte et durable. Enfin, le dernier texte aborde des travaux de Peter Tankov sur le manque de données fiables pour évaluer financièrement les risques climatiques physiques.
Bonne lecture !
Ryadh Benlahrech, rédacteur en chef des Cahiers Louis Bachelier